
La Sériciculture
Kimono d'hier à aujourd'hui
La Sériciculture
par où tout a commencé

Sa découverte :
La sériciculture a été découverte en Chine par l'impératrice Leizu (du Chinois : 嫘祖).
Un jour, alors qu'elle prenait le thé, un cocon tomba dans sa tasse, l'impératrice voulant l'enlever découvrit un long filament de soie.
C'est ainsi que fut découvert la sériciculture, un savoir longtemps caché au commun des mortels.
Toutes personnes prises à trahir le secret de la sériciculture pouvait recevoir la peine de mort pour trahison envers la Chine.
Le ver à soie (bombyx mori):

Le Bombyx mori découvert à l'état sauvage, n'est actuellement visible qu'en d'élevage pour la sériciculture artisanale.
C'est une hybridation de ver à soie de mûrier et de ver à soie de Chine, il n'existe plus à l'état sauvage.
Sa durée de vie est de 9 semaines (2 mois et une semaine), il existe plusieurs types de ver à soie.
Les vers son abrités sous une magnanerie à l'abri des insectes qui pourraient nuire à leurs développements.
Lors de l'éclosion, les vers à soie sont alors disposés dans une clé à clivage (ressemble à un grand tapis.); des feuilles de mûriers hachés leur sont données, à cette étape, les larves ne font que 3 mm de diamètre.
Les vers sont nourris uniquement de feuilles de mûrier fraîche.
Au plus fort de l'évolution du ver à soie, il est nécessaire pour leurs croissances de leurs donner environ 800 kilos de feuilles de mûrier par jour pour leurs développements.
Le premier nourrissage à la magnanerie impérial se nomme la cérémonie du Goyosan Hajime no Gi.
Le nourrissage se poursuit par la suite, une semaine à dix jours après l'éclosion des larves. Un premier nourrissage est effectué avec des feuilles de mûrier entières.
Dix jours après le premier nourrissage un, second nourrissage est effectué et l'on donne alors des feuilles entières de mûrier, puis au fur et à mesure de leurs évolutions, on les nourrit de branches entières au plus fort de leur croissance.
Le ver va muer quatre fois avant d'arriver à son plein développement et de devenir un cocon pour ensuite se transformer en papillon bombyx mori.
Les diverses races de ver à soie :
Il existe quatre types divers de ver à soie :
Le Koishimaru :

Son cocon est blanc et ressemble à une cacahuète.
Variété japonaise
À l'ère Meiji entre la fin du 19em siècles et le début du 20em siècles, le Koishimaru était très prisé par les sériciculteurs, pour la qualité de son fil de soie.
Mais son cocon de petite taille fut rapidement abandonné après l'introduction d'espèces hybridées.
Seule la magnanerie de sa majesté l'Impératrice continua de produire le Koishimaru cela afin de préserver les étoffes anciennes appartenant à la famille impériale japonaise, et notamment les pièces du shôsô-in datant du 8em siècles.
Le Hakken :

Son cocon est blanc et de forme ovale.
Hybridation sino-japonaise
Le Hoken :
Son cocon est jaune et de forme ovale.

Hybridation sino-Européenne
Le Tensan ou saturnie du chêne du Japon ou chêne Serata :
Variété japonaise de soie sauvage
Le Tensan est élevé en serre, contrairement au Koishimaru qui lui est élevé en magnanerie.
Chaque année en Mai est effectuée un lâché de graine nommer Yamatsuke* (lâcher de graine dans la serre*).
Le Yamatsuke consiste à agrafer une bandelette adhésive de 25 graines de Tensan ; il faut deux mois au ver du chêne de Saturnie pour se transformer en cocon.

En juillet, on récolte les cocons de soie sauvage.

De nos jours, les éleveurs de ver à soie sauvage sont de plus en plus rares.
Quelques rares magnaneries et la magnanerie de sa majesté l'Impératrice élève encore cette espèce autochtone.
Les Clés d'encabanage :
Mabushi :

Le Mabushi permet au ver à soie de former son cocon, c'est un encabanage en carton perforé tournant, qu'il faut monter avant le coconnage.
Le Mabushi convient pour les espèces courantes de ver à soie, sauf pour le Koishimaru.
Le Mabushi convient uniquement pour le Hakken, et le Hoken.
Le Sennen Mabushi :
Ce sont des encabanages fait uniquement pour le Koishimaru dont le corps est plus petit et demande un espace réduit. (Le Sennen Mabushi ressemble à des filets à larges mailles).

La tradition voulait que le Koishimaru soit dans des encabanages faits en paille de riz tissée.
L'encabanage:
Après deux mois le ver a multiplié son poids par dix mille, il est alors mur pour l'encabanage.
Les vers sont alors disposés dans les alvéoles des clés d'encabanages.
Le Koishimaru aime les espaces rugueux qui lui permettent de pouvoir plus facilement faire son cocon et d'éviter de longs déplacements.

Les vers courant quant à eux sont transférés dans des clés tournantes.

Dès le lendemain de l'encabanage, les vers commence à perdre du poids et secrète leurs fils, c'est alors que débute la formation des cocons.

La formation du cocon dure entre deux à trois jours, c'est alors que le ver disparaît dans le cocon.
Le ver effectue alors sa dernière mue et deviens une chrysalide ; une semaine après l'encabanage, les cocons sont retirés de leurs clés.
La récolte des cocons et déblazage:
Les Koishimaru et les cocons de ver courant sont alors récoltés.
Une fois récolté les cocons passent au déblazage ou tous les premiers fils duveteux sont alors retirés lors du déblazage.
Les premiers duvets de fils sont trop fragiles pour être transformés en fil de soie.
Ils sont alors enlevés à l'aide d'une déboureuse mécanique.
Le tri des cocons :
Une fois le déblazage terminé, on tri les beaux cocons des cocons souillés et abîmés, dont le fil pourrait se casser.
Puis les cocons sont disposés dans un sac en toile pour être envoyés à une filature.
L'Ouvraison :
L'ouvraison consiste au tirage de fil de soie grége, ( le cocon est plongé dans de l'eau chaude afin de pouvoir récolter le fil de soie).
Dévidage et mise en écheveaux :
Le fil de soie grège et alors enroulé sur un grand dévidoir, puis la soie grège et alors mise en écheveaux.

Colorisation des écheveaux :
La soie est plongée dans des colorations naturelles faites à base de végétaux (selon l'étoffe à réaliser au métier à tisser).

Le métier à tisser :

Il permet de réaliser selon des techniques anciennes des étoffes de grandes beautés afin de réaliser des kimonos ou des ceintures de kimono (obi).
Le Grainage :

Pour le Koishimaru l'on perce le devant et l'arrière du cocon afin que la chrysalide puisse se débarrasser de sa peau.
Elle sécrète alors un liquide qui ramollit le cocon et lui permet d'écarter les fils afin de sortir.
Accouplement du Bombyx mûrier :
Une fois les bombyx sortie ils s'accouplent, et une heure aprés l'accouplement on sépare le mâle de la femelle.
Les femelles sont alors disposées dans des alvéoles de ponte sur un papier spécial, pour récupérer les œufs.
Chaque femelle Koishimaru pond entre quatre cents et cinq cents œufs.
La première filature à Tomioka:
La première filature fut ouverte en 1872 selon les instructions d'un ingénieur lyonnais, qui mis à disposition les techniques de mécanisation de la filature de soie.
Qui se répendit par la suite à travers tout le Japon.
Les fileuses furent alors formées à la technique française du filage mécanique.